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Évangile selon Matthieu


L'auteur du premier évangile est un Juif lettré que la tradition la plus ancienne identifie à Matthieu, le collecteur d'impôts, un des douze apôtres. Il écrit pour des Juifs auxquels il a souci de montrer, par ses abondantes citations de l'Ancien Testament, que Jésus accomplit les prophéties.Son évangile s'organise autour de cinq longs discours de Jésus :- le sermon « sur la montagne », qui traite du comportement du disciple (ch. 5-7) ;- les recommandations aux disciples avant le départ en mission (ch. 10) ;- les paraboles qui expliquent ce qu'est le royaume des cieux (ch. 13) ;- le discours sur la vie de l'Église, la communauté qui appartient au Christ (ch. 18) ;- le discours sur la fin des temps (ch. 24-25).Le thème du royaume des cieux apparaît comme central dans l'enseignement de Jésus, ce que confirme l'appellation fréquente de Jésus comme « Fils de David ». Jésus est le roi qui devait venir, qu'annonçaient les prophètes : tel est le message de Matthieu. Les mages apportent des cadeaux « au roi des Juifs » (2.2). Jésus proclame que « le règne des cieux est proche » (4.17) et qu'il appartient à ceux qui changent de vie (4.7), qui reconnaissent leur besoin de Dieu (5.1-10).Mais le roi a beau donner les signes du royaume en guérissant les malades, en donnant à manger aux foules affamées (ch. 8, 9, 12, 14-15), il est rejeté, comme il l'avait annoncé lui-même à plusieurs reprises : les Juifs qui demandaient un roi n'avaient pas compris que ce roi devait souffrir.« Es-tu le roi des Juifs ? » demande Pilate après l'avoir arrêté. « Tu le dis toi-même », répond Jésus (27.11).Après sa résurrection, Jésus révèle qu'il n'est pas seulement le roi des Juifs : « J'ai reçu les pleins pouvoirs dans le ciel et sur terre » et il ordonne : « Faites des disciples parmi tous les peuples » (28.18-19).Avant sa mort, Jésus avait donné à ses disciples la clé qui donne accès à son royaume : se convertir et devenir comme de petits enfants (18.3).


Évangile selon Marc


C'est auprès de l'apôtre Pierre, dont il fut le secrétaire (1 P 5.13) après avoir été le collaborateur de Paul (Ac 12.25), que Marc recueillit les informations nécessaires à la rédaction de son évangile. Cet évangile, en effet, contient des détails qui portent la marque du témoin oculaire.Les spécialistes, dans leur majorité, pensent que Marc écrit de Rome vers les années 63 à 68. Il s'adresse à des chrétiens issus du paganisme pour lesquels il prend soin de traduire les expressions araméennes et hébraïques et d'expliquer les coutumes juives. L'intérêt de Marc porte surtout sur les oeuvres de Jésus : il le montre en pleine action, guérissant les malades, multipliant le pain pour les foules. Il ne rapporte pas moins de dix-huit miracles.Les oeuvres de Jésus authentifient sa divinité. En effet, dès le premier verset, Marc nous dit que Jésus est « Fils de Dieu » (1.1) et, vers la fin de l'évangile, au pied de la croix, le centurion romain s'exclame : « Cet homme était vraiment Fils de Dieu ! » (15.39).Ces miracles, cependant, ne sont pas le fait d'un homme qui recherche la gloire : Jésus sait qu'il va souffrir. C'est pourquoi Marc présente la vie de Jésus comme une préparation à sa mort : dans les treize premiers chapitres, Jésus annonce, à plusieurs reprises, ses souffrances à venir. Le récit, qui suit ses déplacements géographiques, de Galilée en Judée, peut aussi être lu comme une montée vers Jérusalem où il va mourir.Cette mort est néanmoins une bonne nouvelle, car Jésus a accompli la prophétie d'Ésaïe (Es 53.12) : il est venu pour « donner sa vie en rançon pour beaucoup » (10.45) et, comme il l'avait annoncé, il est ressuscité. Le Fils de Dieu ne pouvait rester dans la tombe !


Évangile selon Luc


Cet évangile est la première partie d'un « ouvrage en deux volumes » qui comprend l'évangile et le livre des Actes. Luc l'a écrit, après enquête auprès des témoins oculaires, pour que son lecteur puisse « reconnaître l'entière véracité des enseignements reçus » (1.1-4). Ces deux récits sont adressés à un certain Théophile qui nous demeure inconnu.En revanche, d'autres textes nous renseignent sur l'identité de Luc : c'est un médecin de culture grecque, collaborateur de Paul, qu'il accompagna jusqu'à Rome (Col 4.14 ; Phm 24 ; 2 Tm 4.11). C'est probablement là qu'il écrivit cet évangile vers 62-65. Non- Juif, il s'adresse à des non-Juifs.Comme Matthieu, Luc s'intéresse à la naissance miraculeuse de Jésus (ch. 1 et 2) : « Aujourd'hui est né votre Sauveur, dans la ville de David... » dit l'ange aux bergers (2.11), dévoilant déjà le sens de la venue de Jésus. Et, de fait, Jésus commence son ministère à Nazareth, en révélant qu'il accomplit la prophétie d'Ésaïe qu'un Sauveur viendrait ! (4.16-21).Par de multiples guérisons du corps et de l'âme, Jésus authentifie sa mission : il « est venu chercher et amener au salut ce qui était perdu » (19.10). Encore faut-il que les hommes se reconnaissent malades ! C'est pourquoi on trouve dans la bouche de Jésus de nombreux avertissements aux riches de ce monde - « Si un homme parvient à posséder le monde entier, à quoi cela lui sert-il s'il se perd ou se détruit lui-même ? » (9.25) - et des encouragements aux petits de ce monde - « Heureux, vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu vous appartient ! » (6.20).Mais le salut passe par la croix ! En même temps qu'il proclame le salut, Jésus se prépare à l'accomplir : il monte à Jérusalem où il va mourir. Dès le chapitre 9, on voit croître l'opposition à son égard, qui culmine dans sa mise à mort (ch. 22 et 23). Le chapitre 24 relate le dernier et le principal événement parmi tous ceux que les témoins oculaires ont transmis à Luc : la résurrection. Jésus ressuscité apparaît aux apôtres, à des femmes et à des disciples qui pleuraient sa mort, et il leur explique tout ce qui le concernait dans les Écritures. Il les envoie annoncer à tous les hommes qu'il est le Sauveur !


Évangile selon Jean


L'auteur de cet évangile est l'apôtre Jean, le disciple et l'ami proche de Jésus. Il a probablement rédigé son évangile vers la fin du premier siècle, à Éphèse, une grande ville de l'Antiquité, située dans la Turquie actuelle.L'auteur suppose que ses lecteurs connaissent les paroles et les actes de Jésus contenus dans les trois autres évangiles, car il évite la plupart du temps de reprendre ce que Matthieu, Marc et Luc ont écrit. Il est le seul, cependant, à rapporter certains enseignements du Christ et certains événements de sa vie, comme pour compléter l'information de ses lecteurs. Il veut les convaincre que cet homme qui a vécu en Palestine est bien le Messie attendu par Israël, le Fils de Dieu venu leur apporter la vie, le Sauveur du monde (4.42).L'originalité de l'évangile selon Jean tient encore à sa présentation du parcours du Seigneur. Celui-ci s'orchestre autour d'un affrontement de plus en plus intense entre le Christ et les hommes qui lui sont hostiles. Dès les premières interventions publiques de Jésus, un tri s'opère parmi ses auditeurs. Les uns l'écoutent ou le suivent, les autres s'étonnent et murmurent contre lui (ch. 1 à 4). Puis on assiste à une sorte de « procès » de Jésus intenté par les « responsables des Juifs » (ch. 5 à 12). Car celui qui dit être envoyé pour témoigner de « ce qu'il a vu et entendu » auprès de Dieu (3.32), proclame être plus qu'un témoin : il affirme être la Vie qui libère, la Lumière qui délivre des ténèbres, la Vérité qui affranchit du mensonge, en un mot : le Seigneur lui-même.Devant de telles affirmations, on ne pouvait que condamner ou croire. La plupart ont crié au blasphème, mais plusieurs ont fait confiance à cet étonnant Messager : « Seigneur, vers qui irions-nous ? Toi seul, tu as les paroles de la vie éternelle » (6.68).L'affrontement qui a marqué les trois années de vie publique de Jésus culmine dans son procès fantoche et dans sa condamnation par les hommes (ch. 13 à 19). Mais celui que les incrédules ont exécuté, Dieu l'a fait revenir à la vie pour toujours. Il a ainsi prouvé son innocence, et montré que ses paroles étaient vraies. C'est pourquoi Thomas, vaincu par l'évidence, a proclamé en l'adorant : « Mon Seigneur et mon Dieu » (20.28). Jean invite ses lecteurs à en faire autant. Ces événements, dit-il, « ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, vous possédiez la vie en son nom » (cf. 20.31).


Actes des Apôtres


Le livre des Actes des Apôtres est la deuxième partie de l'oeuvre de Luc, la suite de l'évangile. L'auteur y poursuit son projet exprimé dans le prologue de l'évangile, raconter « de manière suivie » (1.3), après une enquête approfondie, les débuts de l'Église chrétienne. Luc lui-même en a été le témoin et participant : le « nous » apparaît en 16.10.Le plan suivi par Luc correspond à l'expansion graduelle de l'Église dans le Bassin méditerranéen, suivant l'ordre laissé par le Christ avant son ascension : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'au bout du monde » (1.8).L'Église naît à Jérusalem, le jour de la Pentecôte, quand les apôtres reçoivent le Saint-Esprit promis. Elle grandit rapidement malgré les oppositions qu'elle suscite chez les Juifs et malgré les difficultés qu'elle rencontre dans son propre sein. C'est la période où l'apôtre Pierre est en première ligne (ch. 2 à 7).Puis, à la suite de la persécution qui coûta la vie au premier martyr, Étienne, (ch. 7), l'Église dispersée en Judée et en Samarie annonce l'Évangile aux populations qu'elle rencontre (ch. 8 à 13) : des Samaritains, un Éthiopien de passage, un officier romain. Le Seigneur révèle alors à Pierre que le salut est aussi pour les non-Juifs (ch. 10).Sur le chemin de Damas un pharisien, Saul de Tarse, persécuteur de l'Église, s'est converti ; il reçoit du Christ ressuscité l'ordre d'évangéliser les nations païennes (9.5). C'est donc à lui tout particulièrement que revient la mission d'être témoin de Jésus-Christ « jusqu'au bout du monde » (ch. 13 à 28).Ainsi, la deuxième partie du livre retrace les trois voyages missionnaires de Saul - appelé dorénavant Paul - dans le monde méditerranéen : Chypre, Macédoine, Grèce, Asie mineure, jusqu'à son arrestation à Jérusalem (ch. 20). Dès lors, Paul continue son activité, mais en prison, d'abord à Jérusalem, puis à Césarée, enfin à Rome où il vit dans une semi-liberté.Le récit s'achève là.Cette extraordinaire et miraculeuse diffusion de l'Évangile n'est pas seulement le fruit du travail des apôtres et de leurs collaborateurs, c'est aussi l'oeuvre du Saint-Esprit qui fait croître l'Église ; Luc le mentionne à soixante-deux reprises. Cette mise en évidence de l'action du Saint-Esprit depuis la Pentecôte est importante aussi pour l'Église d'aujourd'hui, qui cherche dans ce livre enseignement et encouragement pour son témoignage dans le monde.


Lettre aux Romains


Par la richesse de son contenu, la lettre de Paul aux Romains occupe une place privilégiée dans la prédication et dans l'histoire de l'Église.Paul vient de terminer la collecte pour les chrétiens de Jérusalem (15.22-26) ; il est sur le point de partir pour la Palestine (Ac 20.11). La rédaction se situe donc au cours de son troisième voyage missionnaire, pendant les trois mois qu'il passe à Corinthe (entre 56 et 58). Une femme, Phoebé, qui exerce un ministère dans l'Église voisine de Cenchrées (à quelques kilomètres de Corinthe), doit porter la lettre à Rome (16.1).Paul n'a encore jamais été dans la capitale de l'Empire : il en a toujours été empêché (15.20-24), mais il connaît là-bas de nombreux chrétiens de l'Église, qu'il a rencontrés ailleurs (et qu'il salue au ch. 16).Avant la visite qu'il prévoit de leur faire, il leur adresse un exposé ordonné de la doctrine chrétienne du salut, pour que cette Église soit solidement fondée dans la foi, inaccessible aux influences des judaïsants, adversaires de l'apôtre, qu'elle grandisse dans l'unité et soit capable de le soutenir par la prière. Le jour où il passera chez eux, elle pourra ainsi constituer son nouveau port d'attache en vue de l'évangélisation de l'Espagne.Après avoir donné une définition de l'Évangile au chapitre 1 : « la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient » (v. 16), Paul l'explique dans son développement.Il commence par affirmer l'universalité du péché : les non-Juifs sont sans excuse devant Dieu (1.18-32), mais aussi les Juifs (2.17-29). Si tous les hommes font le mal (3.1-20), tous peuvent être déclarés justes par la foi (3.21-31). Ainsi le fut Abraham (ch. 4). Les hommes condamnés en Adam ne peuvent être déclarés justes qu'en Christ (ch. 5). Dans les chapitres 6 et 7, Paul répond aux objections des adversaires de l'Évangile. Il clarifie, en particulier, le rôle de la Loi : « sainte » et « bonne », elle a donné à l'homme la connaissance du péché (7.1-12), mais c'est le péché, et non la Loi, qui lui fait faire le mal (7.13-25). Quant à l'Esprit (ch. 8), il fait de nous des fils de Dieu et vient à notre secours.Les chapitres 9 à 11 sont consacrés au sort d'Israël dans le plan du salut divin : la majorité des Juifs ont rejeté l'Évangile (9.30 à 10.20). Mais Dieu n'a pas rejeté son peuple (ch. 11) et il fait cette mystérieuse promesse : « Tout Israël sera sauvé » (v. 26). Les chapitres 12 à 15 forment un tout. L'apôtre termine sa lettre par un ensemble de recommandations pratiques sur les relations dans l'Église (12.1-16 ; 13. 8 à 15.7) et hors de l'Église (12.17 à 13.7) : elles doivent porter la marque de l'amour.


Première lettre aux Corinthiens


La ville de Corinthe occupe, en Grèce, une position centrale. Elle est bâtie sur un isthme entre la mer Égée (à l'est) et la mer ionienne (à l'ouest). Au temps de Paul, elle comptait déjà, estime-t-on, 700 000 habitants. Tous les cultes s'y côtoyaient : grecs, romains et orientaux ; les écoles de philosophie y florissaient. Mais la corruption des moeurs emboîtait le pas à la prospérité matérielle.L'Église de Corinthe a été fondée en 51 par l'apôtre Paul (Ac 18.1-18). Quelques Juifs se convertirent d'abord, en particulier Crispus, le chef de la synagogue. Puis Paul se tourne vers les non-Juifs qui, en grand nombre, deviennent chrétiens. L'apôtre reste environ deux ans dans la ville, y rassemblant l'Église la plus nombreuse de sa carrière. Lui-même, au moment où il écrit cette première lettre aux Corinthiens (probablement au printemps 56), se trouve au terme d'un long séjour à Éphèse.L'occasion de la lettre est double :1) Paul a eu de mauvaises nouvelles de l'Église par « les gens de la maison de Chloé » (1.11) : des « clans » se sont formés, qui revendiquent l'autorité d'un apôtre particulier, il y a des querelles et des cas d'immoralité.2) Il a reçu une lettre de l'Église de Corinthe (7.1), qui lui pose des questions sur divers sujets et soulève plusieurs problèmes. Il doit donc redresser, par son enseignement, la situation dans l'Église, et répondre à la lettre des Corinthiens. De ces deux impératifs se dégage le plan général de la lettre :

Réactions aux nouvelles : ch. 1 à 6

1.10 à 4.21 : Les divisions dans l'Église5. 1 à 6.20 : Les problèmes moraux

Réponses à divers problèmes : ch. 7 à 15


7 : Le mariage et le célibat

8.1 à 11.1 : La liberté chrétienne

11.2-34 : Le comportement dans les assemblées

12 à 14 : Les dons spirituels et leur exercice

15 : La résurrection


La diversité des sujets abordés fait de cette lettre une des plus pratiques de Paul. Elle permet d'entrer de plain-pied dans la vie d'une Église du premier siècle. Mais diversité ne signifie pas éparpillement : l'apôtre nous ramène toujours aux vérités fondamentales de la foi, qui éclairent tous les aspects de la vie chrétienne.


Deuxième lettre aux Corinthiens


Paul a envoyé sa première lettre aux Corinthiens en l'an 56. Or, Timothée, alors en chemin pour Corinthe, a dû en revenir avec des nouvelles alarmantes de l'Église. Paul fait donc, depuis Éphèse, une courte visite aux Corinthiens. Un épisode pénible, dont la nature reste imprécise, a lieu au cours de cette visite.Il retourne à Éphèse et là, écrit à nouveau une lettre aux Corinthiens, « avec bien des larmes » (2.4 ; 7.8). Cette lettre est perdue. Tite en était le porteur. Paul le rencontre en Macédoine : il revient avec de bonnes nouvelles. C'est à cette occasion que Paul rédige 2 Corinthiens.Les sept premiers chapitres récapitulent les relations tendues entre Paul et ses détracteurs corinthiens.Puis, aux chapitres 8 et 9, il aborde ce qui le préoccupe actuellement : la collecte que font les Églises non-juives au profit de l'Église de Jérusalem.Enfin, Paul prépare l'avenir immédiat (ch. 10 à 13) : sa prochaine visite, et défend son apostolat.Le fil conducteur de la lettre est donc un développement plus ou moins chronologique : passé, présent, avenir, dont l'objectif est la visite promise. Dans cette situation difficile, Dieu manifeste sa grâce à l'apôtre : « c'est lorsque je suis faible que je suis réellement fort ! » (12.10).


Lettre aux Galates


La lettre aux Galates est une lettre circulaire que Paul écrivit à des Églises qu'il avait fondées lors de l'un de ses voyages missionnaires décrits dans le livre des Actes.Pour les uns, ces Églises se situeraient au centre de l'Asie mineure (la Turquie actuelle), dans une vaste région que Paul aurait traversée lors de son deuxième et de son troisième voyage missionnaire (Ac 16.6 et 18.3). Pour les autres, il s'agirait plutôt des Églises de la province romaine de Galatie, au sud de l'Asie mineure, que Paul a parcourue pendant son premier voyage missionnaire (Ac 13 et 14).Cette lettre pourrait donc fort bien être la première de Paul. Il l'aurait écrite en 49, peu avant la conférence de Jérusalem (Ac 15). Les Églises de Galatie ont été visitées, après le départ de Paul, par des prédicateurs d'origine juive, qui ont dénigré son apostolat et insisté sur le respect de la Loi de Moïse, des fêtes juives et de la circoncision.Paul commence par répondre aux attaques contre son apostolat, qui sèment le doute sur la valeur de l'Évangile qu'il a proclamé. Il a reçu la Bonne Nouvelle par révélation, directement du Christ ressuscité (ch. 1). Ensuite les autres apôtres l'ont soutenu (2.1-10). Il a même défendu le véritable Évangile en face de Pierre à Antioche (2.11-21).Puis il répond à ceux qui voudraient imposer les pratiques juives aux chrétiens d'origine païenne (3.1 à 4.12). Le chrétien est déclaré juste par la foi, selon la promesse faite à Abraham (3.1-14).Il rappelle ensuite le rôle de la Loi, de conduire au Christ, et par contraste, celui de la foi (3.15-29). La foi en Jésus-Christ nous fait changer de statut. Nous ne sommes plus esclaves mais fils (4.1-11).À partir de 4.12 Paul encourage les Galates à se maintenir dans la liberté que le Christ leur a acquise en se séparant des adversaires (4.12 à 5.12) puis il décrit ce qu'est la vie par l'Esprit Saint (5.13 à 6.10).Cette lettre dépeint l'un des dangers qui menace l'Église de tous les temps : le légalisme. Elle dit ce qu'est la véritable liberté chrétienne, celle des fils de Dieu.


Lettre aux Éphésiens


La lettre de Paul dite « aux Éphésiens » n'est probablement pas adressée aux seuls chrétiens de la ville d'Éphèse. En effet, les meilleurs manuscrits ont un blanc à l'endroit de l'adresse : « ceux qui... appartiennent à Dieu et qui croient en Jésus-Christ » (1.1). Par ailleurs, Paul connaissait bien l'Église d'Éphèse où il avait passé près de trois ans (Ac 19 et 20). Or cette lettre est une des moins personnelles de l'apôtre. La plupart des spécialistes voient donc en elle une lettre circulaire adressée à un groupe d'Églises d'Asie mineure, que l'on identifie parfois à la lettre à laquelle Col 4. 16 fait allusion.Écrite de prison, à Rome, vers l'été 62, elle fut portée dans la province romaine d'Asie par Tychique. La lettre est célèbre pour sa bénédiction introductive (1.3-14) dans laquelle Paul, en une longue phrase dans l'original, expose le plan du salut en Jésus-Christ. Ce « secret » (1.9), Dieu l'avait conçu en lui-même « bien avant de poser les fondations du monde » (1.4) mais il l'a révélé en Jésus-Christ et Paul en est le messager.Le thème majeur que développe l'apôtre est celui de l'unité et de la diversité de l'Église :- unité et diversité d'origine (2.1 à 3.20), Juifs et non-Juifs sauvés, les uns comme les autres, par grâce pour former « un seul corps » ;- unité de l'Église et diversité de dons (4.1-16) ;- unité et diversité sociale (5.21 à 6.9).Ces développements sont émaillés de recommandations pratiques sur le comportement du chrétien rempli de l'Esprit Saint, que Paul oppose, par un violent contraste, à celui de ceux qui ne connaissent pas Dieu (4.17 à 5.20). Le développement final décrit les armes du chrétien dont celui-ci devra user dans le combat spirituel (6.10-17).Ainsi les destinataires de Paul seront-ils armés pour résister aux faux docteurs qui essaient de séduire les Églises voisines de Colosses.


Lettre aux Philippiens


Lorsque Paul écrit cette lettre, il est en prison (1.7), à Éphèse selon certains, à Césarée selon d'autres, ou encore, plus vraisemblablement, à Rome où il vit dans la semi-captivité que décrit Actes 28 ; mais il espère être libéré « pour contribuer au progrès et à la joie dans la foi » (1.25) des chrétiens de la ville de Philippes.Ses destinataires sont des Macédoniens d'origine non-juive pour la plupart, membres d'une Église que Paul a fondée (Ac 16.11-40) lors de son deuxième voyage missionnaire. L'Église a maintenu des relations étroites avec son fondateur : elle lui a envoyé, à plusieurs reprises, des dons matériels.L'occasion immédiate de la lettre est le retour d'Épaphrodite auprès des Philippiens qui l'avaient délégué chez l'apôtre avec un don. Paul le renvoie à Philippes avec sa lettre ; il remercie l'Église pour le don reçu, donne de ses nouvelles et encourage ses correspondants à tenir ferme dans le témoignage. L'appel à l'unité laisse deviner quelques difficultés dans cette Église.Les nouvelles alternent donc avec les recommandations :1.12-26 : Nouvelles personnelles1.27 à 2.18 : Appel à l'unité et à l'humilité à l'exemple du Christ.2.19-30 : Nouvelles de Timothée et d'Épaphrodite3.1 à 4.9 : Avertissements contre le légalisme et recommandations4.10-20 : RemerciementsCette lettre est l'une des plus personnelles et des plus affectueuses de Paul. Le thème de la joie revient souvent sous sa plume, témoignage éloquent du triomphe de la foi sur l'adversité !


Première lettre aux Thessaloniciens


La première lettre aux chrétiens de l'Église de Thessalonique (port de Macédoine, sur la mer Égée) a été écrite par l'apôtre Paul avec la collaboration de Silvain (Silas) et de Timothée (1.1) : le « nous » prédomine dans le texte.Le livre des Actes (Ac 17.1-4) raconte comment Paul annonça l'Évangile aux habitants de cette ville et, parmi eux, aux membres de la colonie juive. Il nous dit comment la colère des Juifs l'amena à s'enfuir précipitamment.Arrivé à Corinthe (vers 51 ou 52), Paul reçoit de Timothée de bonnes nouvelles de cette Église : les chrétiens ont tenu ferme dans la persécution et c'est pour Paul l'occasion d'exprimer sa reconnaissance à Dieu (ch. 1).Le plaidoyer de l'apôtre au chapitre 2.1-12 pour défendre son ministère laisse entendre qu'il a été l'objet de calomnies. Mais il reprend aussitôt son action de grâces (2.13 à 3.13). Après une exhortation à vivre dans la sainteté (4.1-12), il clarifie un point de son enseignement sur la résurrection des morts et le retour du Seigneur (4.13 à 5.11).Pour le reste, leur dit-il, « vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive... » (4.9 ; 5.1).Cette lettre, à bien des égards extrêmement encourageante, mérite que l'Église d'aujourd'hui y puise joie et consolation.


Deuxième lettre aux Thessaloniciens


La deuxième lettre de Paul aux Thessaloniciens a aussi été écrite avec la collaboration de Silvain (Silas) et de Timothée. Elle fut probablement écrite peu de temps après la première (en 51 ou 52), de la ville de Corinthe où les trois collaborateurs étaient réunis.Paul continue à louer les chrétiens de Thessalonique pour leur foi et leur fermeté dans la persécution (ch. 1). Au chapitre 2.1-11 il corrige une erreur au sujet du retour du Christ : certains Thessaloniciens avaient conclu de la persécution que le jour du jugement était déjà là. L'apôtre leur dit que ce jour doit être précédé de l'apparition de « l'homme de la révolte », qui « s'élèvera au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu et de tout ce qui est l'objet d'une vénération religieuse » (2.3-4).Au chapitre 3, après leur avoir demandé leurs prières, il leur recommande de s'éloigner de ceux qui ne veulent pas travailler, peut-être parce qu'ils pensaient que la fin des temps était imminente. « Que celui qui refuse de travailler renonce aussi à manger ! » (v.10). Paul met ainsi en garde ceux qui croiraient que la foi implique une fuite hors du monde et de ses responsabilités.


Première lettre à Timothée


Après une libération de sa première captivité romaine (Ac 28), que laissaient prévoir ses lettres aux Philippiens (Php 1.25 ; 2.24) et à Philémon (Phm 22), Paul reprend la route pour accomplir sa mission. De Macédoine, il écrit à Timothée, un de ses collaborateurs qu'il affectionne particulièrement ; il lui recommande de rester à Éphèse pour y encourager et enseigner les chrétiens (1.3-4).Cette lettre contient des avertissements et des conseils relatifs à la vie (ch. 2 à 4) et à la discipline dans l'Église (5 à 6.19) ; ils gardent toute leur valeur pour aujourd'hui.Le chapitre 2 est consacré à la prière et à l'attitude des hommes et des femmes dans la communauté. Puis (ch. 3), Paul définit les qualités nécessaires aux dirigeants de l'Église et à leurs assistants. Au chapitre 4, il recommande personnellement à Timothée l'attachement à Dieu et le ministère de l'enseignement. Cet enseignement est d'autant plus nécessaire que des « prédicateurs de mensonges » prêchent des « récits absurdes et contraires à la foi » (4.1-4).Dans la deuxième partie, Paul donne des conseils relatifs aux diverses catégories de personnes qui composent la communauté : les veuves (5.3-16), les responsables (5.17-25), les maîtres et les esclaves (6.1-2), les riches (6.17-19).Cette lettre nous permet de mieux connaître la structure des Églises locales : il y a plusieurs responsables (ou dirigeants) dans l'Église, et on précise les conditions de leur nomination et leurs fonctions. Certaines veuves ont un statut officiel. À côté des prières spontanées apparaissent des formulations plus élaborées et des cantiques (3.16). L'enseignement prend une grande importance, car il faut, non seulement exposer la vérité, mais encore lutter contre les erreurs qui se multiplient.


Deuxième lettre à Timothée


Paul est à nouveau en prison à Rome (1.8) mais les conditions de sa détention sont beaucoup plus rigoureuses que lors de sa première captivité dans cette ville (2.9). Il se sent abandonné des hommes (1.15 ; 4.10). Seul Luc est resté avec lui (4.11).On peut situer la rédaction de cette lettre entre fin 66 et 68.Paul demande à Timothée de venir « au plus tôt » (4.9), avant l'hiver (4.21), avec le manteau et les parchemins qu'il a laissés à Troas (4.13). Mais il n'est pas sûr de le revoir : il sait que « le moment de son départ est arrivé » (4.6). Aussi ce texte a-t-il des allures de testament : le regard de Paul se pose à la fois sur son passé (ses souvenirs : 1.5-6,11 ; 3.10-11), son présent (son procès : 4.16) et son avenir proche (son « départ » imminent).La lettre contient donc de nombreuses directives sur ce que Timothée devra faire pour rester fidèle à l'enseignement reçu. Dans la situation de persécution qui a amené Paul en prison, et en raison des enseignements erronés qui menacent les Églises, Paul donne à Timothée des encouragements (ch. 1) pour supporter la souffrance (2.1-13) et pour défendre la vérité (2.14 à 4.15) : il devra éviter les discussions inutiles (2.14-26), s'éloigner des gens qui enseignent des erreurs (3.1-19), rester attaché à ce qu'il a appris (3.10-17) et prêcher la Parole (4.1-5). Car « toute l'Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu » (3.16).


Lettre à Tite


Après une libération de sa première captivité romaine (Ac 28), Paul a annoncé la Bonne Nouvelle en Crète, la plus grande des îles grecques. Auparavant, il n'y avait séjourné que peu de temps, comme prisonnier, lors de son voyage à Rome pour comparaître devant l'empereur (Ac 27. 7-8).Lors de son départ de l'île, l'apôtre y laisse Tite, l'un de ses proches collaborateurs, d'origine non-juive (Ga 2.3), chargé à plusieurs reprises de missions délicates, en particulier à Corinthe (2 Co 2.12-13 ; 7. 6-7). Il lui confie comme tâche de parachever, dans une situation assez difficile (1.12-13), l'organisation de l'Église qui y avait été fondée (Tt 1.5).Paul donne rendez-vous à Tite avant l'hiver à Nicopolis, sur la côte ouest de la Grèce (3.12). Il écrit donc très certainement de Macédoine où il a aussi rédigé, à cette même époque, 1 Timothée. Il existe d'ailleurs une grande parenté dans le vocabulaire, le style et le souci « pastoral » de ces deux lettres de l'apôtre à ses collaborateurs.Après avoir rappelé les qualités nécessaires aux responsables dans les Églises, l'apôtre dénonce les erreurs et les « spéculations juives » qui s'opposent à « l'enseignement véritable » (ch. 1). Puis il adresse des recommandations aux différents groupes qui composent l'Église (ch. 2) et termine la lettre en rappelant l'oeuvre de la grâce divine qui conduit le croyant à vivre de manière conforme à l'Évangile (ch. 3).


Lettre à Philémon


La lettre de Paul à Philémon traite une affaire privée. Elle est un plaidoyer en faveur d'un esclave du nom d'Onésime qui s'est converti auprès de Paul après s'être enfui de chez son maître, Philémon, un chrétien de la ville de Colosses. Paul demande à Philémon de l'accueillir comme un frère et de lui pardonner.Paul écrit de prison, vers l'an 62, lors de sa première captivité romaine. Ce billet personnel était probablement joint à la lettre aux Colossiens dont Tychique était le porteur (Col 4.7-9).Cette lettre soulève la question de l'attitude du chrétien du premier siècle envers l'esclavage. Paul ne dicte pas une conduite précise au maître chrétien, il lui demande seulement de tirer les conséquences de sa foi.Ce qui ressort surtout de cette lettre, c'est le zèle que déployait Paul aussi bien pour les affaires privées que pour les grandes causes, et Luther pouvait dire : « Paul imite auprès de Philémon et en faveur d'Onésime, ce que le Christ a fait en notre faveur auprès de son Père » : il compatit (10,20), il intercède (9,10), il prend sur lui les dettes (18,19).


Lettre aux Hébreux


La lettre aux Hébreux est l'une des plus longues et des plus importantes du Nouveau Testament.De son auteur, qui ne se nomme pas, on peut seulement dire que c'est un chrétien d'origine juive (« nos ancêtres » 1.1) versé dans la connaissance de l'Ancien Testament et, en particulier, du rituel décrit dans le livre du Lévitique. L'Évangile lui est parvenu par l'intermédiaire des premiers témoins (2.3).Il s'adresse à des Juifs convertis, comme lui, membres d'une Église qui lui est familière, à laquelle il espère rendre bientôt visite (13.19 et 23). La plupart des exégètes proposent Rome comme lieu de destination de la lettre (cf. 13.24). C'est là en tout cas que l'on trouve les premières traces de cette lettre (dans la lettre de Clément de Rome en 95-96). La mention de la persécution en 10.33-34 pourrait se rapporter à l'édit de l'empereur Claude en 49, qui chassa, pour quelques années, les Juifs de Rome. La lettre pourrait dater de 60-64.L'auteur définit son écrit comme une « lettre d'encouragement » (13.22) ; de fait, recommandations et avertissements entrecoupent le développement doctrinal. Il semble en effet que ses interlocuteurs soient en butte à une opposition croissante. Les nombreuses mises en garde contre l'abandon de la foi (2.1-4 ; 4.1-11 ; 6.4-6 ; 10.26-31) qui s'insèrent dans une démonstration suivie de la supériorité du Christ sur les anges (ch. 1 et 2), sur Moïse et Josué (3.1 à 4.13) et sur les grands-prêtres de l'ancienne alliance (4. 14 à 8.13) laissent à penser que ses destinataires étaient tentés de retourner au judaïsme. L'auteur leur montre la supériorité du sacrifice du Christ, accompli une fois pour toutes, sur ceux de l'ancien Israël (9.1 à 10.18).Pour les encourager, il leur donne en exemple les hommes de l'ancienne alliance qui avaient déjà la foi (ch. 11). Il les invite à garder « les yeux fixés sur Jésus » (12.2), modèle de persévérance dans l'adversité.Cette lettre est fondamentale pour la compréhension du sens des sacrifices de l'ancienne alliance, qui pointaient vers le sacrifice du Christ, accompli une fois pour toutes.Elle contient aussi des encouragements précieux qui gardent toute leur force pour les hommes de notre temps : « Nous n'avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance... » (4.15 et 16).


Lettre de Jacques


L'auteur de cette lettre se nomme seulement « Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ ». On considère généralement qu'il s'agit du frère de Jésus (Mt 13.55), qui occupa une place éminente dans l'Église de Jérusalem (Ga 2.9 et Ac 15.13-21) où il s'est consacré à l'annonce de la Parole aux Juifs. Son autorité incontestée dans la communauté judéo-chrétienne explique bien le ton général de la lettre. L'origine juive de l'auteur ne fait en tout cas aucun doute : il appelle l'Église « synagogue », rappelle l'exemple de Job et ceux d'Abraham et de Rahab, cite à plusieurs reprises l'Ancien Testament.Jacques s'adresse aux « douze tribus dispersées du peuple de Dieu », expression qui peut désigner l'ensemble des chrétiens, par analogie avec le peuple de Dieu de l'ancienne alliance composée des douze tribus d'Israël. La lettre de Jacques fonctionne surtout par association d'idées, suivant un genre littéraire qu'on retrouve dans le livre des Proverbes. On peut toutefois y discerner trois cycles : une double introduction (1.2-11 et 1.12-27), le corps de la lettre (2.1 à 5.6) et une conclusion (5.7-20). Dans chacune de ces sections Jacques revient sur trois thèmes qu'il développe à chaque fois :l'épreuve, la tentation et la persévérance ; la sagesse, la prière et la langue ;les riches et les pauvres, et la solidarité.La lettre se termine par une réévaluation de la parole humaine : la prière, parole qui a une grande force, et la parole qui ramène l'égaré sur le chemin de la vérité (5.12-19). L'intérêt de cette lettre réside en particulier dans le caractère très pratique et très actuel de ses exhortations. Elle rappelle l'exigence de mettre en pratique la Parole de Dieu.


Première lettre de Pierre


L'auteur de cette lettre se nomme au premier verset « Pierre, apôtre de Jésus-Christ » et précise au chapitre 5 (v.1) qu'il fut « témoin des souffrances du Christ » : il s'agit donc de Simon, fils de Jonas, originaire de Bethsaïda en Galilée, que Jésus appela à le suivre.Avec Jacques et Jean, il fit partie de son cercle d'intimes. Ce fut lui qui, le premier, le reconnut comme Messie, et qui, pourtant, le renia par trois fois. Mais il reconnut sa faute et Jésus lui pardonna. Pierre joua alors un rôle éminent au début de l'Église chrétienne, à la Pentecôte (Ac 2) et jusqu'à la Conférence de Jérusalem (Ac 15). Jésus avait prédit qu'il mourrait martyr (Jn 21. 18).Pierre nous dit que c'est par Silvain (Silas) qu'il a écrit cette lettre (5.12). Celle-ci se présente comme une circulaire écrite de « Babylone », c'est-à-dire, sans doute, de Rome, à des chrétiens de fraîche date (2.2), membres d'Églises de différentes provinces d'Asie mineure (la Turquie actuelle). Les nombreuses citations de l'Ancien Testament, les allusions à des faits et des rites de l'ancienne alliance, l'exemple de Sara, les histoires de Noé et d'Abraham pourraient faire penser que ces Églises étaient composées de chrétiens d'origine juive. Mais quelques expressions du texte laissent entendre que beaucoup de destinataires étaient d'origine non-juive, en particulier la formule : « Vous qui autrefois n'étiez pas son peuple » (2.10).Le but de la lettre ressort clairement du contenu ; l'apôtre veut encourager les chrétiens à tenir ferme devant l'épreuve et la persécution imminente. Des enseignements sur le sens de la souffrance (1.3-9 et 3.18 à 5.10) encadrent un développement sur la bonne conduite que doit adopter le croyant au milieu d'un monde qui lui est hostile.L'espérance du salut ultime, accompli par Jésus-Christ (1.3-25), et la certitude que Dieu est souverain sur toute autorité (2.13-17) doivent aider l'esclave à obéir à son maître, même s'il est injuste (2.18-25), la femme à vivre avec son mari, même s'il est incroyant (3.1-6), les chrétiens à aimer leur prochain, même s'il fait le mal (3.8-17).Dans cette perspective, l'exemple du Christ est central : « Injurié, il ne ripostait pas par l'injure. Quand on le faisait souffrir, il ne formulait aucune menace, mais remettait sa cause entre les mains du juste juge » (2.23).Cette lettre garde toute son actualité pour l'Église d'aujourd'hui : dans le monde sans Dieu où elle vit, se pose la question de son rapport avec la société qui l'entoure et du témoignage qu'elle rend par ses oeuvres et ses paroles : « Si l'on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec amabilité et respect » (3.15).


Deuxième lettre de Pierre


L'auteur de cette lettre se présente comme étant « Simon Pierre, apôtre de Jésus-Christ » (1.1). Il a été témoin de la transfiguration et a entendu la voix de Dieu venue du ciel (1.16-18). Il rappelle enfin que Jésus avait prophétisé que lui, Pierre, mourrait martyr (1.14).Pierre ne nomme ni ses destinataires ni le lieu de destination de sa lettre. La mention d'une première lettre (3.1) ne se réfère pas nécessairement à 1 Pierre, car il paraît probable que Pierre a écrit plus de deux lettres dans sa vie. Les différences de style entre les deux lettres de Pierre peuvent s'expliquer par le changement de secrétaire entre la première et la seconde lettre.La lettre doit dater de la fin de la vie de Pierre. De fait, le genre littéraire de la lettre s'apparente, à bien des égards, à celui du discours d'adieu : l'auteur prévient de son « départ », rappelle ses enseignements passés (1.12-15), annonce la venue d'« enseignants de mensonges » qui tenteront de détruire son oeuvre (ch. 2), et prend des mesures pour aider ses correspondants à se mettre à l'abri de leur influence (1.15).Après une invitation à joindre à la foi les qualités chrétiennes (maîtrise de soi, persévérance, amour) (1.3-11), Pierre précise le but de sa lettre : « vous tenir en éveil par mes rappels » (1.13). Le premier de ces rappels concerne la vérité de l'Évangile, fondé sur le témoignage oculaire et sur la parole prophétique inspirée par le Saint-Esprit (1.16-21). Le chapitre 2 est consacré tout entier à la menace des « enseignants de mensonges ». Au chapitre 3, Pierre replace le sort de ces prédicateurs d'erreurs dans l'histoire du salut : il y a déjà eu un jugement par l'eau (le déluge), il y aura un jugement par le feu. Mais Pierre rappelle que Dieu est patient : « Il ne veut pas qu'un seul périsse. Il voudrait, au contraire, que tous parviennent à changer de vie » (3.9).Pierre termine par une mise en garde contre ceux qui tordent le sens des Écritures (3.16).


Première lettre de Jean


Dans cette première lettre, l'apôtre Jean s'adresse à des chrétiens troublés par la prédication de gens qui enseignent des erreurs, auxquels il donne le nom d'« antichrists » : ils nient, en effet, l'humanité de Jésus, minimisent la gravité du péché et ses conséquences dans la relation avec Dieu, et méprisent les exigences de la morale chrétienne. Ces traits sont caractéristiques du mouvement philosophico-religieux connu plus tard sous le nom de gnosticisme. Les partisans de ce mouvement prétendaient être initiés à une « connaissance » spéciale, la « gnose ».La lettre de Jean a donc un double but : polémique et pastoral, redresser et rassurer. Et l'apôtre de dire : « Tenez-vous soigneusement à l'enseignement que vous avez reçu dès le commencement » (2.24). Il leur rappelle donc ce qu'ils savent déjà.L'apôtre fournit les critères qui permettent de reconnaître un chrétien : la foi au Christ incarné (4.2), l'obéissance aux commandements (2.3), l'amour fraternel (3.14).Il est difficile de discerner dans cette lettre un plan très rigoureux : l'auteur procède par associations d'idées et par contrastes.Après un prologue - qui n'est pas sans ressemblances avec celui de l'évangile - dans lequel l'apôtre rappelle qu'il « parle en témoin » (1.2), la lettre se poursuit par trois développements sur l'amour :2.3-11 : ce n'est pas un commandement nouveau ;3.11-24 : c'est une caractéristique du chrétien ;4.7-21 : puisque Dieu est amour.Ces développements sont entrecoupés de recommandations et de rappels au sujet du péché :1.5 à 2.2 : confessé, il est pardonné par celui qui s'est offert en sacrifice 2.12-19 : c'est une caractéristique du monde ;2.29 à 3.10 : le chrétien ne s'y adonne pas ;5.16-20 : car il appartient au Fils de Dieu.Cette lettre est d'une grande actualité dans le contexte où nous vivons : les tests d'authenticité chrétienne qu'elle propose restent toujours valables.


Deuxième lettre de Jean


La deuxième lettre de Jean est adressée à « celle que Dieu a choisie et à ses enfants » (1.1). Qui se cache derrière cette formule ? Très probablement une Église, comme le suggère le passage du « tu » au « vous » aux versets 5 et 6.La lettre est une sorte de résumé de la première : même accent sur le commandement d'amour (4-6), sur la mise en garde contre les antichrists (7-11) qui ne reconnaissent pas l'incarnation de Jésus-Christ. Son originalité se trouve dans les versets 10 et 11 où Jean donne des précisions sur la conduite à tenir avec eux : il ne faut pas les recevoir de peur d'être « complices de leurs oeuvres mauvaises » (11).


Troisième lettre de Jean


La troisième lettre est adressée à un chrétien du nom de Gaïus, et traite de trois personnes : Gaïus, le destinataire (1-8), Diotrèphe (9-11) et Démétrius (12). Elle soulève la question du soutien et de l'aide à apporter aux enseignants itinérants, pratiqués par le premier et refusés par le deuxième. Jean loue le troisième pour son bon témoignage.


Lettre de Jude


L'auteur de cette courte lettre se nomme « Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques » (1.1). On considère généralement que ce Jacques est l'auteur de la lettre du Nouveau Testament, « le frère du Seigneur ». Ni Jacques ni Jude ne se prévalent d'ailleurs de cette parenté, ils préfèrent l'humble appellation de « serviteur de Jésus- Christ » (1.1).Une des caractéristiques du texte de Jude est sa parenté avec la deuxième lettre de Pierre : les versets 6 à 13 se retrouvent, idée et vocabulaire, en 2 Pierre 2.L'objet de cette lettre est de mettre les chrétiens en garde contre ceux qui « travestissent en débauche la grâce de Dieu en reniant Jésus-Christ » (3-4) ; l'auteur donne des exemples de jugement dans l'histoire du salut (Sodome et Gomorrhe, révolte de Qoré) (5-16). Certains de ces exemples ne se trouvent pas dans les textes bibliques mais dans la littérature juive connue de ses destinataires.« Mais vous, mes chers amis... » (17, 20) continue Jude : après le sombre tableau du jugement passé et futur, Jude demande d'user d'amour envers les égarés : « ayez de la pitié ! » dit-il à deux reprises.La lettre se termine par une admirable prière à la gloire de Dieu (25).


Apocalypse


Le livre de l'Apocalypse nous paraît généralement bien mystérieux. Le titre lui-même, « Apocalypse », peut nous induire en erreur. En fait, c'est la simple transcription française du mot grec signifiant « révélation » (1.1).L'auteur évoque son nom à quatre reprises : Jean. Il se donne les titres de « serviteur de Dieu » (1.1), « frère des chrétiens » (1.9) et « porte-parole de Dieu » (22.9). La tradition la plus ancienne est unanime pour voir en lui l'apôtre Jean, auteur de l'évangile et des trois lettres.Ce texte semble avoir été écrit à la fin du règne de Domitien, quand la persécution s'est étendue à tout l'empire romain (90-95). Jean, parvenu alors à un âge très avancé, écrit de l'île de Patmos où il a été exilé (1.9).Ses premiers destinataires sont les chrétiens de sept Églises d'Asie mineure (la Turquie actuelle), auxquels le Seigneur adresse des lettres (ch. 2 et 3). Le livre est rempli d'allusions à des textes des prophètes de l'Ancien Testament. Il contient aussi beaucoup de chiffres symboliques dont le sens nous échappe parfois. En tout cas le chiffre sept, qui exprime la perfection divine, joue un rôle essentiel dans la structure et le contenu du livre. On peut ainsi distinguer sept grandes parties auxquelles s'ajoutent les chapitres d'introduction et de conclusion :Les lettres aux sept Églises (ch. 2 et 3)Les sept sceaux (4.1 à 8. 6)Les sept trompettes (8.7 à 11.19)Les sept signes ou visions (12.1 à 15.8)Les sept coupes de la colère de Dieu (16.1-20)Les sept paroles sur Babylone (17.1 à 19.10)L'aboutissement de l'histoire, en sept visions (19.11 à 21.8) La nouvelle Jérusalem, épouse de l'Agneau (21.9 à 22.5)Le déroulement du récit ressemble à celui d'un film : une série de visions qui s'enchaînent, avec des gros plans sur certains détails.Le but du livre est clairement annoncé dès le premier verset : le texte se présente comme une « révélation » que « Dieu a confiée à Jésus-Christ, pour qu'il montre à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt » (1.1). Le message du livre a comme contexte la persécution qui sévissait contre les chrétiens : ils avaient besoin de savoir qu'il y a un jugement, que le mal ne régnera pas toujours, que la résurrection du Christ inaugure une ère nouvelle après laquelle vient la fin.Aujourd'hui, l'Apocalypse reste un livre qui maintient les chrétiens en éveil, dans l'attente de « celui qui est, qui était et qui vient » (1.4). Il exprime l'espérance de l'Église tout entière qui, avec l'Esprit, peut dire : « Seigneur, viens bientôt ! »